Le droit et les outils juridiques sont des instruments puissants pour faire avancer le changement systémique. Les contentieux stratégiques peuvent avoir un impact direct sur les lois, les politiques et les pratiques par le biais de décisions judiciaires.

L’action juridique offre aux groupes discriminés de nouvelles possibilités de se faire entendre et de peser dans le débat médiatique et politique. Elle met en avant des problèmes et des récits. Elle permet la reconnaissance d’expériences vécues méconnues. Elle ouvre de nouvelles voies pour renforcer des plaidoyers. Elle révèle des preuves de violations des droits. Elle amplifie le pouvoir d’agir des personnes et des groupes directement impactés par le problème.

De tels usages du droit sont difficiles et exigeants tant pour les acteurs-trices de terrain que pour les acteurs-trices du droit. Il convient alors de prendre en compte les rapports de pouvoir et de domination, l’ambivalence du droit, ses limites (ex : légalise certaines discriminations), ainsi que la nature des institutions et de la culture juridique. Cela implique de développer de nouvelles formes de coopération entre ces différents acteurs-trices pour co-construire ensemble des stratégies juridiques créatives et pertinentes au service des priorités, des réalités et des autres stratégies d’actions (auto-organisation, changement de narratif, plaidoyer…).

Ni la formation, ni la pratique juridique ne préparent les acteurs-trices du droit à une telle approche. Les acteurs-trices de terrain ne sont pas davantage familiers de l’usage de stratégies juridiques pour accroître leurs efforts d’organisation collective et faire progresser le changement systémique.

Ces approches sont encore expérimentales en France. Le projet (RE)Claim vise à tracer de nouvelles voies de changement et à les analyser au fur et à mesure pour démocratiser ces ressources et amplifier le pouvoir d’action collective avec la mobilisation du droit.

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